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Les sentiers techniques de Toulon
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Les sentiers techniques de Toulon

C’est bien beau d’avoir de magnifiques vues sur la mer, mais les monts toulonnais ne se laissent pas dompter aussi facilement. Bienvenue au royaume du sentier technique. On chausse ses meilleurs pneus et c’est parti pour une découverte guidée par Cédric TASSAN de VTOPO !

J’habite dans le sud de la France depuis très longtemps, et je côtoie les sentiers proches du littoral depuis plus de 20 ans. À force, on est obligé d’aimer le caillou, les rochers, les dalles et les pierrier. Celui qui n’aime pas le calcaire comme revêtement de chemin n’a plus qu’à déménager ! Dans le sud de la France, c’est le tarif ! Et encore plus particulièrement autour de Toulon. Certes, on arrive encore à trouver de la terre et des beaux sentiers ludiques et rapides mais globalement le niveau technique reste relevé grâce (ou à cause) du type de terrain rencontré. Certes Toulon est au bord de la mer, mais juste derrière la ville, c’est la montagne. Certains quartiers de Toulon sont d’ailleurs accrochés à au relief. On y trouve 3 montagnes, ou plutôt 3 monts : le Mont Caume, le Mont Faron et le Coudon. On peut même rajouter un 4ème secteur : le Bau de Quatre Auros. Et n’allez pas croire qu’il s’agit de gentilles collines car ici ça grimpe ! Le plus haut, c’est le Mont Caume, il culmine à 801 mètres d’altitude, pour se situer à moins de 7km à vol d’oiseau des plages. Ainsi, ce qui est frappant, c’est le nombre d’installations militaires au sommet des montagnes. Qualifiée aujourd’hui de ville imprenable, la rade de Toulon s’est entourée dès le XVIème siècle d’un système de défense destiné à protéger ses accès maritimes puis terrestres. Ainsi, 24 forts tours et batteries ont été construit sur 3 zones : la rade, la petite et la grande ceinture. Et les monts n’échappent pas à cet aménagement.

Aujourd’hui, je me dirige vers le Coudon, le sommet le plus à l’est de la ville. Lui aussi à son installation militaire : le fort Girardon est une base de surveillance militaire très importante pour la région militaire de la Marine « Méditerranée ». Impossible d’en savoir plus, mais ce n’est pas vraiment ce qui nous intéresse aujourd’hui.

J’ai bâti un circuit en forme de 8, au départ du col de Tourris, une petite route coupe le massif en 2. Le début du parcours s’effectue le long d’une clôture monumentale. De l’autre côté, un camp militaire. Les panneaux sont très explicites, mieux vaut ne pas y pénétrer. En effet, Toulon renferme une base militaire navale et de nombreux autres sites militaires. Dans les collines, il n’est pas rare de s’approcher de zones militaires, il faut donc bien penser à respecter les panneaux. Avec cette précaution, tout se passe bien !

Cédric TASSAN, ambassadeur SUNN

Je m’enfonce dans les chênes verts, le sentier en traversée me réveille assez rapidement : peu de pente et beaucoup de rochers en travers. Récemment, il a même plu, et sous les arbres c’est resté très humide et donc glissant. Après quelques minutes, je récupère le soleil et la route qui mène au sommet du mont Coudon. Ce matin c’est encore calme. Venez ici un dimanche matin, vous croiserez sans doute beaucoup de vélos, et surtout des vélos de route. Même si c’est un cul de sac, cette montée est assez appréciée. D’ailleurs, il existe un petit défi en vélo de route dans le coin : l’ascension des 3 monts toulonnais dans la journée, pour un peu plus de 2000 mètres de dénivelé positif. Pour ma part, je continue de grimper sur cette route plein sud. Dans un virage à gauche, je mets pied à terre pour profiter de la vue et faire quelques photos. C’est magnifique : toute la ville est face à moi. Une odeur de bergerie me monte au nez ! Un son de cloches me vient aux oreilles également. Et puis c’est tout un troupeau de chèvres que je vois dans les rochers plus bas ! Point de berger à l’horizon, étrange… !

Cédric TASSAN, ambassadeur SUNN

Je poursuis mon ascension. Avant d’arriver au sommet, je quitte la route pour me diriger vers une 1ère descente bien technique. Je n’ai pas pu me chauffer en descente et pourtant je dois enchainer un 1er passage très engagé dans les rochers. Et vu la constellation de rochers autour, une chute ne serait vraiment pas une bonne idée… Je reste alors bien concentré, je reste maître de ma vitesse et de mon freinage. J’essaie aussi de ne pas brusquer ma machine, il faut toujours lui laisser un peu d’inertie. Je passe le 1er goulet et enchaîne la suite dans les bois. Maintenant, je suis définitivement réveillé, je poursuis le tracé, plus roulant ensuite puis, décide de remonter pour rejoindre la route. Oui ici les possibilités d’ascension sont assez peu nombreuses, la route est le passage obligé. Je reprends donc le goudron et grimpe jusqu’en haut. Enfin presque car sur la fin, il est clairement indiqué que la route est interdite car la terrain est militaire. De toute façon cela tombe bien, c’est à cet endroit-là que je quitte le goudron pour attaquer une belle descente dans les bois. Le début est sinueux, pas trop difficile. J’ai souvent un peu de mal dans les sous-bois clairsemés comme ça. La forte luminosité qui passe à travers les branches créer des zones très éclairées à côté de zones très sombres. Ce n’est pas très pratique pour distinguer les obstacles. Rapidement, je change de versant et à nouveau le sentier joue avec les rochers. Les passages sont bien escarpés mais tout de même plus faciles que le premier sentier que j’ai pu rouler. Les virages s’enchaînent bien si on laisse rouler son vélo. Quelques trajectoires sont à optimiser pour franchir quelques traitres rochers puis le sentier plonge à nouveau dans la forêt. Après un autre passage pentu et technique, le sentier devient plus facile et plus rapide. Plus bas, au sortir de la forêt, je grimpe en face jusqu’à un petit promontoire, c’est le Petit Coudon, le petit frère du grand. Et la vue est magnifique ici : le massif des Maures, Hyères, les îles et même tout au fond le fort de Brégançon, domaine de vacances des présidents français. Je choisi cet endroit pour faire ma pause et profiter tel un lézard sur sa dalle de calcaire surchauffée.

Cédric TASSAN, ambassadeur SUNN

Après ce moment à contempler la région, je repars et poursuis ma descente sur le versant nord de la montagne. Encore quelques minutes de bon pilotage puis il est temps de grimper à nouveau par un joli sentier sous les bois. Au début, le tracé est plutôt facile et roulant. La pente est faible. Puis cela se redresse, des pierres viennent jouer les trouble-fêtes et ça commence à être de plus en plus dur pour rester sur le vélo. Entre le côté technique et le cardio qui s’emballe, c’est un joli défi. En VTTAE, ce serait une véritable formalité ! Mais là, sans moteur, ce n’est pas la même histoire. Quoi qu’il en soit, c’est agréable de trouver de tels sentiers pour remonter. En général, dans le coin, remonter par un sentier signifie pousser ou porter son vélo ! C’est dire. Plus loin, je trouve enfin le point haut de mon ascension. Je quitte la trace principale pour descendre à droite sous les bois par un sentier rapide. Plus bas, je débouche à nouveau le long du camp militaire que j’ai suivi au début de mon parcours. Il ne reste plus qu’à se laisser guider par les grillages pour retrouver le parking.

Au niveau de mon véhicule, il me reste encore de l’énergie, je décide alors de faire une boucle de l’autre côté, à l’opposé du Coudon, l’autre branche de mon huit. Cette deuxième partie est différente de ce que je viens de faire. Les sentiers seront un peu plus faciles même si certains passages sont assez relevés. Je mets un coup de pédale franc et part à nouveau pour 2h de vélo dans les massifs toulonnais.

Cédric TASSAN, ambassadeur SUNN

J'en veux encore !