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Le Val d'Aran

Quand je reçois un message privé, via mon Insta, de Camille du Val d’Aran pour venir rouler dans les Pyrénées, je n’hésite pas une seconde ! Je n’ai qu’une envie : combler mes lacunes grâce à cette magnifique chaîne de montagnes.

Ride, Spot & SUNN

Je sais pourquoi maintenant les gens du Sud-Est ne viennent pas souvent dans les Pyrénées : la distance ! Mon GPS affiche presque 7h de route pour venir à bout du long périple pour rejoindre cette vallée espagnole, située à quelques encablures de la frontière française. Bien sûr, pour tous les riders du Sud-Ouest de la France, c’est une destination de choix grâce à son accès direct ! Mais avant de prendre la route, il nous faut passer ce fameux test PCR, notre sésame pour traverser la frontière. Après un résultat négatif, nous avons le feu vert pour passer en Espagne. Pour ce voyage, ma femme Isabelle m’accompagne, j’ai vraiment envie de découvrir cette région avec elle.

Finalement la route se passe plutôt bien malgré de bons ralentissements à Toulouse. Les locaux sauront de quoi je parle et heureusement, nous sommes partis en semaine ! Ce qui est bien avec le mois de juin, c’est l’heure très tardive du coucher du soleil, j’arrive dans le Val d’Aran, plus précisément à Viehla, la principale ville de la vallée. On ne tarde pas trop, on prend possession de notre chambre d’hôtel et nous allons au restaurant à pied. Comment souvent en Espagne, on y mange bien et c’est encore le cas ce soir avec une cuisine très familiale. Le lendemain est pris avec Francesc, notre guide local qui saura nous montrer les meilleurs spots du coin. Après un petit-déjeuner, c’est l’heure des présentations. L’accueil est vraiment chaleureux, l’office de Tourisme local représenté par Juanma fait tout pour que l’on se sente bien. Francesc, c’est un peu le loup blanc de la vallée. Dans son regard bleu perçant, je perçois la flamme du gars qui a voyagé mais qui reste très attaché à ses racines, sa région, son territoire. Nous balayons rapidement le secteur, la météo annonce des orages l’après-midi, je n’ai pas envie de me faire rincer !

A bord de son van, nous grimpons une route étroite et tortueuse. Accrochée aux flancs escarpés de la montagne, elle traverse quelques hameaux, tous plus beaux les uns que les autres. Le patrimoine architectural est magnifiquement conservé, l’harmonie est de rigueur : murs en pierres de granit et toits de lauze. Les locaux ont fait le choix de la durabilité, des maisons lourdes qui traversent le temps. Nous arrivons au niveau d’un magnifique petit lac, enchâssé dans le versant de la montagne. Alors que nous avons monté plus de 1 000 m de dénivelé, j’ai l’impression d’en avoir tout autant au-dessus de la tête ! C’est vraiment typique des Pyrénées, des vallées encaissées, des crêtes haut-perchées ! Il est encore tôt et les nuages sont déjà bien accrochés.

Nous avons encore du temps mais on sent que cela ne tiendra pas toute la journée. Nous faisons le tour du plan d’eau et nous passons au niveau d’un magnifique oratoire puis attaque la descente. Le sentier alterne passages lisses et zones rocheuses. Il faut rester vigilant car les conditions changent très souvent. Je file entre 2 murs en pierre. Dressés comme des gendarmes, ils me montrent la voie. Coincé dans cette autoroute tout-terrain, je file dans les pierres et les rochers. Pour Isa, c’est un peu le baptême du feu ce genre de passages, et prudemment elle s’en sort très bien ! Plus bas, nous sortons de la forêt et dévalons les alpages immenses et verdoyants face à l’Aneto, 3 4040 m, le point culminant des Pyrénées.

Sous les herbes, des pierres traitresses s’y cachent, il faut maintenant une vigilance de tout instant. Nous traversons un hameau et profitons d’une magnifique fontaine transparente pour nous rafraîchir. Que c’est bon de pouvoir trouver de l’eau ainsi. Je déambule à travers les ruelles, pour chercher la suite de notre itinéraire, un chien qui n’aurait qu’une envie c’est de me croquer, montre les dents à mon passage. Je trouve le chemin dans les près, c’est sans doute l’itinéraire ancestral qui reliait les hameaux à la vallée. Il offre des vues spectaculaires sur la vallée, nous passons à proximité d’une magnifique église plantée, seule, au milieu des champs. Nous traversons un nouveau village sans nous y attarder, le ciel est désormais complètement bouché. J’envoie un message à Francesc pour lui signaler notre position, il se tient prêt à nous récupérer. Nous plongeons dans les bois, le sentier est rapide, j’enchaine les virages ainsi que les épingles serrées, un pur trail comme je les aime.

Le Val d’Aran

Cédric et Isabelle Tassan

Plus bas, je dévale un goulet de terre où les appuis s’enchaînent. Là-aussi, malgré la fatigue et l’heure déjà avancée de la journée, Isa tire son épingle du jeu et n’hésite pas à mettre son KERN dans la pente. Nous atteignons finalement la route principale, celle qui mène en France, le long de la Garonne. Car oui, avant de se jeter dans l’océan Atlantique, après un parcours de 529 km c’est ici que le fleuve prend sa source, dans le Val d’Aran. Francesc est au rendez-vous, nous entrons dans son van et il se met à pleuvoir ! La journée s’arrête avec un excellent restaurant aux spécialités locales succulentes.

Le lendemain, le rendez-vous est pris très tôt. Francesc, grâce à son autorisation spéciale, nous dépose en limite du parc national. Pour le moment, il n’y a pas foule mais ici en pleine saison c’est la cohue ! Les randonneurs sont impatients de découvrir la beauté des lacs de montagne. Malheureusement, en vélo, ce n’est guère possible, les sentiers sont très escarpés, encombrés de pierres et de rochers inextricables. Nous grimpons une belle piste où la vue se dégage sur les sommes encore enneigés. Quand on bascule de l’autre côté, j’ai le sentiment de me retrouver en Suisse, le paysage est verdoyant : chevaux et vaches dans les alpages, bergeries centenaires et panorama digne des Pyrénées.

Au bout de la piste, c’est un sentier qui joue avec le vide que nous empruntons. Alors que le versant est raide, par endroit même vertical, l’itinéraire offre un cheminement plat et magnifique. Il faut parfois rester prudent car on passe vraiment près du vide. Alors que nous voulons faire une photo, je me rends compte qu’il me manque un objectif ! J’essaie de me souvenir où est-ce que j’ai bien pu le laisser mais nous avons fait de multiples arrêts. Je décide de faire demi-tour et de chercher à tous les endroits où nous avons fait une pause. Alors que nous étions au départ de la descente, je me retrouve à faire tous les chemins en sens inverse. Finalement, c’est à moins de 10 minutes du parking de départ que je retrouve le précieux, seul, au bord de la piste. Je repars comme je suis venu, à fond ! Nous continuons la traversée, tout au bout on change de versant et le sentier descend bien raide dans la forêt. C’est une des grandes classiques d’enduro de la vallée ! Après un tronçon commun bien technique, plusieurs tracés sont possibles : bleu ou rouge. Je choisis le rouge, Isa va encore améliorer sa technique !

La descente est magnifique, les sections alternent entre trace rapide et zone technique. Un bel itinéraire d’enduro ! La descente est vraiment soutenue et même la fin de la partie bleue n’est pas si facile que cela. Nous gagnons le magnifique village d’Arties où une visite de son église et ses vieilles fresques s’impose. Encore une journée incroyable au Val d’Aran qu’il faut malheureusement déjà quitter. Mais j’ai déjà repéré de belles choses à faire pour une prochaine visite !

J'en veux encore !