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Établir un bivouac

Si vous voulez passez une nuit à la belle étoile, on peut très bien improviser un bivouac mais la nuit risque d’être inconfortable. Et si le lendemain, on doit faire une grosse journée sur le vélo, mieux vaut être bien reposé. Voici quelques conseils pour que bien dormir !

Cédric TASSAN, ambassadeur SUNN

LEGALITÉ ?

C’est toujours un élément compliqué. On entend souvent dire que dormir dehors est interdit. Mais il faut l’entendre comme dans l’esprit d’un camping : mettre une tente plusieurs jours, avec tables, chaises, musique… Bref, je ne suis pas un spécialiste des lois, mais j’aime bien dire que quand on est discret et qu’on plante sa tente en fin de journée et que le matin elle est déjà démontée, alors on évite le maximum d’ennuis. Bien sur, si des panneaux indiquent qu’il est interdit de passer la nuit sur place ou que c’est un endroit privé, alors passez votre chemin et ne dormez pas à cet endroit. Cela reste du bon sens

FEU

Tout simplement, je le déconseille ! Pour une raison toute simple c’est que cela laisse des traces et qu’il y a un risque de mettre le feu ailleurs. Sans compter qu’en montagne, le bois est plus rare et que sur certains spots où les randonneurs viennent bivouaquer en masse, la ressource est mise en mal : branches cassées, arbres dégradés… Donc tant pis pour se réchauffer autour du feu !

LE LIEU

Trouver un bon spot, ce n’est pas si simple que ça. Comme cité dans l’article, il est nécessaire de trouver le meilleur coin possible. Et les critères à cocher sont nombreux.

  • Trouver un coin abrité du vent. Il faut donc éviter les zones de crête, essayer de voir d’où vient le vent. Attention aux courants ascendants et descendants au lever et coucher du jour. Parfois un gros bloc rocheux peut offrir un bon abri au vent.
  • Dans un lieu, mieux vaut ne pas choisir le lieu le plus bas possible. C’est l’effet « fosse à froid ». L’air froid se situe toujours au plus bas sur le plan géographique. Une différence de quelques mètres de hauteur peut avoir une véritable différence de température.

TENTE OU PAS ?

C’est une bonne question car cela peut alourdir sensiblement le packetage ! Et il faut en plus trouver une place pour caser la tente (sur le guidon ?). Je dirai que cela va dépendre des conditions annoncées. Si il fait très beau et pas froid, alors on peut se passer de la tente. Si c’est incertain, prendre le risque de dormir à la belle étoile sous une averse serait pas très judicieux. Cela va aussi dépendre de la qualité du sac de couchage. Car sous une tente on gagne vite plusieurs degrés par rapport à l’extérieur. Donc avec du bon matériel de nuit, on pourra affronter sans trop de souci une nuit sans tente. Enfin si le sol est caillouteux voir rocheux, on aura peut être du mal à planter une tente. C’est à prendre en compte !

MATELAS ET SAC DE COUCHAGE

Ce sont 2 éléments vitaux pour passer une bonne nuit. Ne pas lésiner sur la qualité des produits. Attention toutefois à certains matelas vraiment fins qui pourraient se percer si vous ne prenez pas de précaution avec le sol : enlever les cailloux qui dépassent, nettoyer les branches… Pour le sac de couchage, j’aime beaucoup la chaleur du duvet naturel. De plus, il est plus compressible et plus léger que le synthétique. Mais par contre, il est plus sensible à l’humidité. En fonction des conditions, il faudra bien réfléchir à ce que l’on prend (même si vous n’allez pas acheter 2 sacs de couchage différents). Enfin, prenez compte de la température de confort annoncé sur le duvet. Les températures limite et extrême n’ont strictement aucun intérêt !

LES ANIMAUX

Les visiteurs nocturnes peuvent se manifester. N’ayez crainte du loup, ce  n’est pas lui qui viendra vous titiller. Mais un renard malicieux peut très bien être attiré par l’odeur de la nourriture et faire des dégâts importants dans une tente.  Le mieux est toujours d’éloigner la nourriture d’un bivouac et de la mettre en hauteur. De même pour les déchets, éloignez-les de la tente. Enfin, l’intrus le plus dangereux reste l’ours mais en France, excepté dans les Pyrénées (ou de plus il est très rare), la rencontre nocturne est improbable.

LES DECHETS

La règle : on ne laisse derrière soi ! On ramène tout au parking et à la poubelle. On pourrait être tenté de laisser les déchets de nourriture mais déjà visuellement c’est moche mais en plus, la faune locale serait amené à manger des produits qu’elle ne consomme pas d’habitude. Si vraiment le sol est meuble, on peut toutefois enterrer en profondeur ces déchets compostables si besoin.

LA GROSSE COMMISSION

Il y a 3 écoles :

  • Ceux qui laissent tout apparent, déchets et papier. C’est carrément scandaleux !
  • Ceux qui ramènent tout dans un sac plastique. C’est le mieux mais si le sac se perce, bon courage…
  • Ceux qui enterrent. C’est cette option que je préconise. On fait un joli trou de 20 à 30 cm de profondeur et on enterre le tout. La nature finira par digérer le tout. Attention toutefois à ne pas être proche d’un lac ou d’un cours d’eau sous peine de souiller l’eau.
Cédric TASSAN, ambassadeur SUNN

Photos : Nacho Grez

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