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Comment rouler dans le technique ?

Cédric Tassan est le créateur des éditions VTOPO. Passionné par le vélo et globe-trotter, il parcourt la France et le monde pour dénicher les meilleurs itinéraires VTT et réaliser des documentaires. Fort de son expérience dans le VTT, il vous livre ses conseils dans cette rubrique. Vous pouvez également suivre ses aventures sur son Instagram : @cedrictassan83.

Cédric TASSAN, ambassadeur SUNN

Il ne s’agit pas de devenir une bête sur un VTT mais l’objectif est de pouvoir rouler de partout, d’être à l’aise dans toutes sortes de terrain. Je vous livre ici des conseils pour améliorer votre progression en terrain technique et rocheux.

J’entends trop souvent des pratiquants qui disent détester rouler sur tel terrain au point de choisir avec minutie son tracé. Bien entendu, dans une région où il est facile de trouver son bonheur, je peux comprendre. Mais dans une région comme la mienne, le sud de la France, fuir le caillou c’est aberrant car il y en a de partout. Mieux vaut prendre le taureau par les cornes et ne pas nier l’évidence. Par conséquent il faut accepter de rouler dans le technique. C’est la première chose à adopter au niveau état d’esprit.

Comme pour tout, il faut bosser. Être à l’aise sur un terrain en particulier demande de le pratiquer. Si vous préférez prendre le temps d’apprendre, organisez-vous une petite sortie pour travailler le technique. Être accompagné d’un copain de son niveau peut être une bonne idée pour échanger. Mais faire venir une connaissance bien meilleure peut être encore plus formateur. Mais attention, cela peut vous pousser peut être à la faute ! Dans tous les cas, choisissez une sortie technique et prenez le temps de travailler les passages. Et puis revenir régulièrement sur ces zones pour vérifier ses progrès est une bonne chose.

Bien penser que le repérage dans un premier temps est une manière de se mettre en sécurité. On ne se jette pas tête la première dans un passage technique sans l’avoir repéré. Dans ce cas, on pose le vélo, on va voir à pied. On regarde les trajectoires, on échange avec les copains et met des repères au sol pour se guider : cailloux, branches…

Savoir ce qu’on est capable de passer de ce qu’on est pas du tout capable de franchir. Je pense que cela se joue uniquement dans la compréhension du passage. J’entends par là, que lors du repérage à pied, il est facile de visualiser si on est capable de le faire sur le vélo. Il suffit de vous poser les questions suivantes : que dois-je faire au niveau de ma direction, de mon freinage ? Où dois-je placer ma roue avant et ma roue arrière ? Où sont situées mes zones de freinage ? A quelle vitesse dois-je arriver ? Si toutes ces réponses sont limpides, vous avez le niveau. Une fois sur le vélo, il faudra alors débrancher le cerveau car vous savez que vous êtes capable de le faire. Car parfois, le cerveau bloque à proximité de l’obstacle !

Si un passage est trop dur, surtout ne le rendez pas plus facile avec une ou plusieurs pierres pour combler une marche par exemple. Déjà, il faut laisser les choses comme elles le sont. Si vous n’avez pas le niveau, d’autres l’ont peut être. Donc par respect pour ces pratiquants là, on laisse le terrain ainsi. Ensuite d’autres pratiquants ont peut être leurs repères. Donc ne changez pas les leur ! Bien entendu, si cela vous aide dans un esprit de progression, faites un aménagement léger (oubliez pelle, pioche, sécateur…) et une fois que vous avez finit de travailler votre passage sur le vélo, retirez votre aménagement.

C’est une des clefs : trop lent, l’équilibre est précaire et la chute est vite arrivée. Trop vite, le moindre souci c’est la satellisation ! Et avec la vitesse une chute peut être dramatique. Donc adoptez la bonne vitesse, gardez surtout du flow comme on dit. C’est-à-dire gardez la vitesse la plus constante possible.

Très important ! Le freinage est capital lui aussi. Sur certaines zones il ne faut que très peu freiner. Et d’autres, car plus adaptées, serviront à bien vous ralentir. Durant toute la progression, gardez en tête que les gros freinages favorisent les transferts de masse et donc le déséquilibre. Donc on y va mollo !

Poser son regard sur sa roue avant c’est regarder le passé. On ne peut déjà plus rien changer. Par conséquent, il faut porter le regard loin pour mener la meilleure analyse préventive du terrain. Forcez vous à le faire. C’est un exercice que l’on peut mener à bien sur un sentier facile au début par exemple.

Ne pas se crisper, ni serrer les dents. L’apnée n’est pas bonne aussi. Il faut bien respirer. Dans la difficulté, on a tendance à l’oublier. Pour y penser, vous pouvez très bien marquer des expirations bruyantes. Cela vous forcera à bien respirer, pour rester détendu et pas crispé comme un bout de bois !

Elle devrait monter avec ce genre d’exercices. Mais attention de ne pas s’enflammer comme on dit ! Gardez toujours un poil de raison dans votre cerveau, cela vous évitera une chute liée à l’euphorie !

J'en veux encore !