Cédric TASSAN, dit « le coach », est le créateur des éditions VTOPO. Passionné par le vélo et globe-trotter dans l’âme, il parcourt la France et le monde pour dénicher les meilleurs itinéraires VTT. Cédric TASSAN est à l’origine du programme de coaching gratuit #followtheguide : https://followtheguide.vtopo.fr où il conseille des centaines de riders sur les meilleurs trails autour de chez eux. Fort de son expérience dans le VTT, il vous livre ses conseils dans cette rubrique.

ROULER UN PASSAGE EXPOSÉ

Qui n’a jamais eu la peur de sa vie en voyant survenir un passage exposé devant lui ? Si vous faites partie de ceux qui ne roulent un peu tout types de terrain, un jour ou l’autre, vous serez confronté à ce genre de passage.

Voici quelques conseils pour aborder cette difficulté !

LE VIDE, CELA S’APPRIVOISE

J’entends souvent dire « j’ai le vertige », mais le vrai vertige ce n’est pas celui qui vous met un bon coup de frayeur à l’approche du vide. C’est celui qui vous paralyse, vous tétanise, vous donne des sueurs froides, vous lève toutes vos capacités, et qui parfois, vous pousser à vous comporter très dangereusement. Celui là est très rare. Alors, si vous ne faites pas partie de cette catégorie, c’est tout simplement que le vide n’est pas familier pour vous. Et heureusement que nous sommes programmés ainsi ! C’est bien entendu un moyen de se protéger de l’accident.

Pour autant, si vous voulez conserver la tête la plus froide possible à l’approche d’un passage exposé, il faut travailler sa peur du vide. Bien entendu, avant d’enfourcher son vélo et de rouler au bord d’une falaise, il vaut mieux travailler le sujet, tranquillement, et de différentes façons. On s’approche du bords des ponts, on n’hésite pas à rester face au vide à quelques mètres, on grimpe aux arbres. Tout ça, bien entendu très tranquillement et progressivement. Il ne s’agit pas d’aller tomber, mais à force, vous intègrerez plus facilement le vide.

TRAVAILLER SON ÉQUILIBRE

Comme pour le travail du vide, on peut bosser son équilibre. Qui dit passage exposé, dit forcément passage étroit (sinon vous pourriez passer plus loin du danger). Il faut donc être en mesure de tenir la trajectoire la plus précise possible. Il faut alors s’entraîner lors de vos sorties habituelles. On peut le faire de nombreuses façons : suivre la margelle d’un trottoir ou d’une ligne blanche, viser une pierre, tenir l’équilibre à l’arrêt… Multiplier les entraînements et les conditions. Le jour J, vous aurez mis un peu plus de chances de votre côté pour réussir ce fameux passage.

ON REPÈRE !

Si vous n’êtes pas totalement sûr de votre technique (et même pour les plus aguerris), un bon repérage vaut toujours mieux qu’un mauvais accident… C’est aussi l’avantage du VTT, nous ne sommes pas obligés de nous lancer tête baissée dans un passage. Nous avons très souvent le temps de l’anticiper et de poser le pied à terre. Il est donc fortement conseillé de repérer le passage et de déceler, en plus de son exposition, les autres pièges : rupture de pente, dévers, pierres, racines, virages… Pendant ce moment de repérage, pensez aussi à bien analyser les différents passages, gardez en mémoire quelques repères précis et posez quelques repères si besoin.

LE REGARD

Dans ces moments-là, il faut porter le regard loin, encore plus que d’habitude. Cela ne sert plus à rien de regarder ses roues, cela serait dangereux car vous pourriez être déséquilibré. Vous devez vous forcer à rester concentré sur votre trajectoire et sur le prochain obstacle. Sachez que votre cerveau se dirigera automatiquement vers la chose que vous regardez. C’est totalement logique. On a déjà du vous le dire : si vous regardez trop fixement un obstacle, vous irez droit dedans. C’est de même pour le vide. Détournez votre regard de cette zone, c’est s’assurer de ne pas y aller.

L’ATTITUDE

Si le passage n’est pas technique, mais juste exposé, il faut vous dire que vous devriez être capable de le faire. Si vous savez rouler en ligne droite sur un terrain normal, alors pourquoi pas ici ? C’est la clef ! J’aime souvent dire qu’on est capable de rouler facilement sur un trottoir de 2 mètres de large en lâchant les mains, mais s’il y avait 100 mètres de vide de chaque côté, ce ne serait pas la même. Et pourtant, c’est le même passage. Faites-vous alors confiance !

LA CONCENTRATION

Sur un tel passage, on laisse toutes les informations superflues de côté et on reste concentré sur ce qu’on fait. L’énergie doit être mise à assurer sa trajectoire. Évitez de parler à vos compagnons de sortie si vous n’êtes pas seul, coupez votre téléphone portable si le réseau passe et restez concentré mais détendu.

LE RENONCEMENT

Il n’est jamais trop tard pour passer à pied ou pour faire demi-tour. Là aussi, c’est la clef. Mieux vaut être vivant à pied que très mal en point en bas de la zone avec son vélo. Tenter le diable n’a aucun intérêt. Cela ne fera pas de vous un meilleur pratiquant. Pire, vous aurez prouvé que vous êtes capable de mettre votre vie en danger juste pour des raisons d’égo… Ce n’est pas sérieux. Restez raisonnable et faites-vous plaisir. Si vous n’êtes pas prêt, entrainez-vous comme proposé et revenez à nouveau dans quelques temps sur le passage. Le meilleur vététiste est celui qui dure !

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