Cédric TASSAN, dit « le coach », est le créateur des éditions VTOPO. Passionné par le vélo et globe-trotter dans l’âme, il parcourt la France et le monde pour dénicher les meilleurs itinéraires VTT. Cédric TASSAN est à l’origine du programme de coaching gratuit #followtheguide : https://followtheguide.vtopo.fr où il conseille des centaines de riders sur les meilleurs trails autour de chez eux. Fort de son expérience dans le VTT, il vous livre ses conseils dans cette rubrique.
Si vous devez suivre mes traces dans les Alpes-Maritimes, je ne saurais vous conseiller de bien travailler votre technique en épingle ! Là-bas, les virages serrés sont nombreux, et si vous n’êtes pas à l’aise sur ce sujet, vous allez vite poser le pied à terre. Et quand les épingles s’enchaînent, c’est s’assurer de ne plus être dans le coup et de perdre son flow. Dommage quand on sait que cette difficulté peut facilement être surmontée. Et oui ! Vous pensiez que lever la roue arrière et tourner sur l’avant était quelque chose d’impossible : détrompez-vous !
Bien entendu, il y a toujours plusieurs façons de passer un virage serré. Or, mon objectif est de vous faire comprendre qu’en décalant la roue arrière, vous allez immédiatement sentir que cela rend l’épingle nettement plus facile. Pour atteindre une forte aisance de cette technique, il va vous falloir des heures de pratique pour arriver au top niveau ! Mais pour se repositionner et se remettre en ligne, un simple décalage de roue arrière d’une vingtaine de centimètres peut largement faire l’affaire. Et c’est en cela qu’il est facile de commencer et de pratiquer !
De mon côté, j’ai appris à le faire il y a quelques années. Étant souvent aux côtes de pro-riders dans mes projets à l’étranger, j’avoue avoir toujours été impressionné de les voir franchir avec brio les virages les plus redoutables. Puis, c’est grâce à Aurélien FONTENOY, qui m’a fait travailler quelques bases, que je me suis mis enfin à comprendre le mouvement.
Et si je vous dis que c’est venu assez rapidement, vous me croyez ? Vous aussi, vous pourrez y arriver si vous suivez mes conseils !
Voici les étapes de base à respecter et à répéter à l’infini. Pensez que c’est le travail qui donne la clef du succès ! Cela veut dire qu’il faudra faire et refaire ces mouvements très souvent dans vos sorties ou même organiser des entrainements sur le « parking ».
ÉTAPE 1 : LA PENTE
Avoir conscience que plus la pente est forte, plus il est facile d’exécuter le mouvement, car pour décaler sa roue arrière, il faut déplacer le poids sur l’avant du vélo. En soulageant l’arrière, il est facile de lever cette roue et de la faire tourner ! Mais c’est sans doute quand c’est rapide que vous aurez les plus grandes appréhensions. Voilà pourquoi il faut bien mettre en œuvre l’étape 2.
ÉTAPE 2 : CHOISIR SON SPOT
Avant de vouloir exécuter et répéter le mouvement lors d’une sortie, je vous conseille d’organiser plusieurs séances d’entraînement pour bien saisir le mouvement. Pour cela, il faut choisir une zone avec un peu de pente et sans aucun obstacle au sol. Une butte en pelouse est le coin parfait pour cela.
ÉTAPE 3 : LES PÉDALES
Pour 2 raisons, je vous conseille de mettre de côté les pédales auto pour commencer.
- En terme de sécurité, il est plus simple de chuter en pédales plates
- Pour la pratique, avec les pédales auto, vous pouvez tricher et moins sentir le mouvement
ÉTAPE 4 : LEVER LA ROUE ARRIÈRE
Une fois le sport parfait trouvé, entrainez-vous face à la pente. Le but est d’abord de lever la roue arrière. Ne pensez pas à tourner ! Pour cela, c’est très simple :
- Roulez à vitesse très faible
- Attrapez le frein avant
- Déplacez vous légèrement sur l’avant. La roue arrière devrait monter de quelques centimètres.
Bien entendu, il faut y aller mollo, mais sentir déjà la roue arrière se lever est un bon début. Au fur et à mesure, une fois que vous aurez pris le coup, vous la ferez monter plus haut. Une fois le mouvement bien maîtrisé, vous pouvez opter, lors du freinage, pour une impulsion sur les pédales afin de compresser votre amortisseur et lever plus rapidement l’arrière.
ÉTAPE 5 : ÉVITER L’OTB
OTB : Over The Bars – Passer par dessus le guidon
C’est le risque ! Voilà pourquoi on choisit un endroit dégagé et propre pour commencer. Si vous sentez l’OTB arriver, relâchez votre frein avant ! En principe, vous devriez pouvoir l’anticiper si vous ne faites pas le « bourrin » avec le frein avant.
ÉTAPE 6 : TOURNER
Une fois que vous arrivez bien à lever la roue avant, il va falloir tourner. Toujours dans cette bosse herbeuse, je vous conseille de tenter le virage en bas de la pente, au niveau de la cassure finale. C’est à dire quand votre roue arrière est encore dans la pente et que votre roue avant est à quelques centimètres du sol horizontal. En fait, c’est cette zone qui ressemble le plus à un virage en épingle. Aussi, tenter le virage avec les 2 roues dans la pente vous expose à ce que la roue arrière retombe dans un dévers et glisse !
Donc c’est parti !
On freine fortement, on peut donner une impulsion sur les pédales (que l’on garde à plat), on passe sur l’avant, la roue arrière se lève. À ce moment-là, vous avez déjà choisi de quel côté vous voulez tourner. C’est simple, tournez la tête vers le virage, le regard doit se porter sur la sortie, tournez les épaules parallèle à la pente : le buste se retrouve donc face à la sortie du virage. Vous avez fait 80% du travail. Les jambes devraient suivre par rotation du bassin. Commencez ainsi, c’est plus naturel. Petit à petit, vous pouvez aussi faire tourner vos jambes en faisant travailler votre bassin.
ÉTAPE 7 : EXÉCUTER LE MOUVEMENT ET ÉPATER VOS POTES
C’est dans la répétition qu’est la clef du succès ! Alors, bossez, bossez, bossez, même si parfois le virage pourrait se passer différemment.